Grâce à la politique d’achat d’or menée ces dernières années, la Serbie a réussi à se procurer 31,26 tonnes de métal précieux et à ainsi assurer son marché intérieur contre les effets néfastes de la pandémie actuelle sur l’économie.
Zoran Grubisic, professeur à l’Académie bancaire de Belgrade, ajoute que l’or a toujours été une valeur refuge en période de « turbulences », en particulier lorsqu’une crise économique dure et que les répercussions sont difficiles à anticiper.
La Serbie dispose désormais de 31,26 tonnes d’or, soit une augmentation de 50% par rapport à la même période l’année dernière, tandis que la valeur totale de l’or dans les réserves de change de la Banque nationale de Serbie (NBS) s’élève actuellement à 1,58 milliards.
« L’or est la meilleure valeur refuge ou, du moins, un instrument de couverture qui protège contre de nombreux risques et contribue à une diversification significative du portefeuille », explique Grubisic.
Au cours de cette année, le prix moyen de l’or a été d’environ 1 627 $, passant de 1 450 $ (à la mi-mars) à 1 765 $ (à la mi-mai), soit une hausse de plus de 20% en seulement deux mois.
Début octobre 2019, la Banque nationale de Serbie (NBS) a acheté neuf tonnes d’or de haute qualité sur le marché international, alors qu’elle ne vend plus d’or depuis 2005.
L’or a été acheté en octobre de l’année dernière au prix moyen de 1 503,16 $ l’once. Selon les dernières données, l’or constitue environ 11% des réserves totales de devises étrangères de l’État serbe.
« En augmentant encore nos réserves d’or, l’impact dévastateur de la pandémie actuelle sur le système financier et l’économie de notre pays (le soi-disant effet du cygne noir), a été évité. » d’après Grubisic.
La montée du prix du métal précieux contribue également à la croissance de la valeur des réserves de devises étrangères de la Serbie.
« En faisant cela, nous avons une fois de plus montré que nous pensons et agissons de manière proactive, c’est-à-dire que nous nous préparons à temps, dans des périodes favorables et relativement pacifiques, à l’éventuelle incertitude à venir », a déclaré la Banque nationale de Serbie.
Environ 68 % des réserves totales d’or de la Serbie sont conservées dans le coffre-fort de la NBS, tandis que les 32% restants se trouvent dans les comptes de la NBS à l’étranger.
En plus d’acheter sur le marché international, la NBS achète régulièrement des lingots d’or provenant de sa production nationale, à la société Serbia Zijin Bor Copper.
À la même période l’an dernier, la banque avait un total de 20,81 tonnes d’or. Depuis, elle a accumulé 10,45 tonnes, soit une augmentation d’environ 50% de ses réserves.
La Serbie a suivi la tendance internationale de ces dernières années et a acheté de l’or comme d’autres grandes banques centrales, notamment celles de Russie et des États-Unis.
Les réserves d’or sont importantes pour n’importe quel investisseur potentiel car, en règle générale, avant d’investir, ils examinent d’abord la situation macroéconomique d’un pays, la stabilité, la durabilité et la politique économique à long terme.
Une faible inflation est un indicateur de stabilité, tout comme les réserves de change, un taux de change stable, le montant de monnaie nationale en circulation et le nombre de mois d’importations couverts par les réserves de change (sept mois pour la Serbie).
Selon Grubisic, l’or a également un effet « tranquillisant ». En cas de manque de confiance au sein des institutions financières ou de panique due à l’instabilité des marchés nationaux et internationaux, il sert de « munition » pour intervenir.
Pour Grubisic, « la question à un million de dollars » est de savoir si la récente reprise est temporaire ou si la crise s’aggravera avec une nouvelle vague.
Le temps dira si et quand la situation dans le monde reviendra au niveau d’avant la pandémie, mais Grubisic souligne que l’une des « recettes » clés pour la reprise est ‘ de provoquer l’optimisme sur le marché.
Il rajoute : « C’est une mesure clé de la politique économique de toutes les banques centrales. »
Source : telegraf.rs