Traduction d’un article expliquant le fonctionnement du système mis en place par JP Morgan pour controler le marché de l’or
« La vraie raison pour laquelle J.P. Morgan a récemment décidé d’ouvrir et de gérer un entrepôt d’or du COMEX est désormais claire. Aujourd’hui, un ami proche appartenant à la communauté des hedges funds de New-York m’a informé qu’ils achètent désormais de l’or à J.P. Morgan, qui change de position sur le marché, et le stocke avec 15 points de frais (soit 0.15%) de la valeur de l’or stocké. Mon ami a mentionné ceci comme de l’or « détenu » (en nom propre). À première vue, on dirait que « la ruée vers l’or » des investisseurs avisés a commencé.
Mais, comme dit Shakespeare avec sagesse dans Macbeth : « Et rien n’est que ce qui n’est pas ». Le « ce qui n’est pas » dans ce deal commercial est l’entreposage réel par la JP Morgan de 100% de l’or acheté. En d’autres termes, tout comme ceux qui comprennent comment se joue le jeu (et l’ont signalé de manière explicite avec la preuve des prospectus GLD et d’autres exemples) JP Morgan est en train d’utiliser le modèle traditionnel de Wall Street et du secteur bancaire pour ne détenir en réalité qu’une fraction de cet or. Ce n’est pas nouveau, exactement comme Morgan Stanley a été poursuivi (et inculpé) en justice pour le même procédé, il y a plusieurs années, quand la banque vendait de l’argent physique à ses clients fortunés et facturait des frais de stockage. Ce procédé a été découvert quand quelques uns de ses clients ont demandé une livraison physique et Stanley Morgan a été incapable de livrer le métal dans les délais prévus. Recherchez sur google si vous souhaitez en savoir plus sur cette affaire car seuls ceux qui sont intimement liés au marché des métaux précieux se sont intéressés à cette affaire.
Voyons comment ce procédé fonctionne. J.P. Morgan vend de l’or COMEX aux Hedge Funds qui eux optent pour le stockage dans les coffres de JP Morgan au COMEX avec 15 points de frais. Cela rend l’achat très simple, le « stockage » peu coûteux et ça permet aux hedges fund d’avoir l’impression de posséder de l’or physique. Mais en réalité, ces hedges funds n’ont qu’une garantie – ou un document papier – de détenir de l’or. Combien de ces Hedges Funds ne demanderont jamais la livraison de cet or dans des lieux de stockage privés ou iront visiter les coffres forts pour s’assurer que leur or physique s’y trouve dans un compartiment qui leur est alloué ? J.P. Morgan parie sur le fait qu’aucun d’entre eux ne demandera la livraison physique. Cela permet à J.P. Morgan de faire une entrée de chiffre d’affaire dans leur registre électronique et de créer un relevé de compte avec la valeur de l’or acheté, mais en réalité ils ne devront jamais présenter ou livrer cet or. Cette dynamique permet à J.P. Morgan de vendre cet or sans que la banque ne soit jamais tenue pour responsable. C’est exactement le même procédé qu’a utilisé Morgan Stanley durant sa fraude sur l’argent (à une moindre échelle) le même qu’utilisent les émetteurs des certificats Or GLD et SVL, le même qu’utilise le COMEX et les banques d’affaires de la LBMA pour leur activité sur les contrats futurs.
Le plus drôle c’est que J.P. Morgan facture ces frais de « stockage » bien moins chères que les dépositaires privés du Delaware qui généralement facturent leur frais sur une base de 50 points (0,5%) pour un service identique. Sur des millions de dollars en valeur marchande, ce différentiel de 35 points est une lourde incitation pour les hedges funds à utiliser cette offre de stockage bon marché proposée par J.P. Morgan. Je dis « stockage » de l’or mais ce que fait vraiment J.P. morgan c’est créer un flux de revenue de 15 points pour lui-même et le seul risque que la banque prend, est le cas où tous ces clients demandent, en même temps, la livraison de leur or. C’est un phénomène qui n’a jamais eu lieu depuis la création des opérations à termes sur le COMEX au milieu des années 70. Nous verrons à quel point « bon marché » est cette offre, quand tout le monde voudra récupérer son or physique. De plus, J.P. Morgan doit également être en train d’utiliser cet argent investi par ces hedges funds autrement que pour acheter de l’or.
La vraie beauté de ce schéma mis en place par J.P. Morgan – du point de vue de la manipulation des marchés – est la soustraction de dizaines de millions de dollars de demande sur le marché des métaux physiques et de les détourner dans ce schéma d’or bancaire fractionnaire dans le but de prévenir/retarder un inévitable étranglement du marché de l’or physique. GLD permet la même manipulation. Il protège également le COMEX et les banques tels que JP Morgan contre un risque potentiel de défaut d’exécution de contrat, ce qui arriverait probablement si moins de la moitié des détenteurs de positions longues sur le marché de l’or et de l’argent, exigaient la livraison de leurs métaux détenu par le COMEX pour le stocker chez des dépositaires privés et indépendants comme ceux du Delaware. En réalité, c’est un bon pari car très peu d’or a effectivement subi une demande de livraison en dehors du COMEX depuis le milieu des années 70 et le début des contrats à terme.
Retour sur l’époque de mes débuts dans ce secteur en 2001, il n’y avait que le plus dur du noyau des GoldBugs qui prêchaient pour le seul moyen d’investir vraiment dans l’or, l’or physique gardé par vous-même (avec la sécurité nécessaire évidemment). Ils n’investissaient même pas dans les actions minières. Au vue de l’évolution du paysage que j’observe depuis 10 ans, et les changements que je viens de vous décrire, je comprends maintenant parfaitement l’importance de stocker vos métaux précieux en dehors du système bancaire.
La plupart d’entre vous ne s’en souviennent pas, ou n’ont même jamais su que David Einhorn, le propriétaire de l’un des plus gros hedges funds de New York avait annoncé en juillet 2009 que son fond avait vendu tous ses titres GLD et les avait remplacé par de l’or physique qu’il avait stocké dans un entrepôt privé. À cette époque le hedge fund d’Einhorm était le plus gros détenteur d’or GLD. Il était clair pour moi qu’il avait finalement lu le prospectus GLD de A à Z et qu’il a eu peur quand il a réalisé le risque potentiel que créait ce schéma de Ponzi approuvé par la SEC. Je doute que tous les fonds achetant de l’or à J.P. Morgan ne soient aussi intelligent.
Il y a quelques mois, mon partenaire est effectivement parti jusqu’au Delaware pour faire l’inventaire de l’or et de l’argent appartenant à notre fonds et conservé auprès d’un dépositaire privé dans le Delaware. Nous savons où se trouve notre or. Pouvez-vous en dire autant ? »
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