Le président Russe, Vladimir Poutine, est souvent décrit par le monde occidental et plus particulièrement par l’axe américano-européen comme étant une personne froide et intransigeante. Cette image lui colle à la peau depuis ses débuts, tout comme son parcours d’ex agent du KGB, agence elle aussi réputée pour ses méthodes d’une autre époque. Le président Russe est cependant rarement, voir jamais, décrit comme un idiot comme on a pu l’entendre avec certains présidents américains ou même français…
Ces derniers mois, et particulièrement depuis la crise ukrainienne, sa défiance envers les puissances occidentales s’est accentuée. Essayons de décrire ses récentes déclarations et sa stratégie visant à mettre fin à l’hégémonie américaine.
Un combat contre le pétrodollar
Le système mis en place par les États-Unis, appelé pétrodollar, donne un avantage certain et reconnu aux américains. Il consiste à interdire tout échange international de biens énergétiques dans une autre monnaie que le dollar américain. En d’autres termes, le dollar est la monnaie de référence et l’actif ultime pour échanger ou comme réserve de valeur. Ainsi, une vente de gaz entre la Russie et la Chine se fait obligatoirement en dollar, une hérésie pour les dirigeants des futures puissances mondiales regroupées dans les BRICS.
La Russie prend la direction de l’or physique
Depuis les sanctions économiques imposées par l’OTAN suite au conflit ukrainien, les russes veulent se détacher du système « pétrodollar » de façon plus prononcée. Une tendance confirmée par le premier adjoint du président de la Banque centrale russe (BCR), Ksenia Yudaeva, qui a déclaré que la BCR pouvait utiliser l’or de ses réserves pour payer ses importations « si besoin était ».
La Chine, l’autre pays leader des BRICS, s’est sûrement réjoui des déclarations de la BCR puisque quelques semaines auparavant elle avait elle-même annoncer ne plus vouloir agrandir ses réserves monétaires de dollar. Donc clairement, elle ne veut plus des dollars que le système monétaire lui impose et n’achètera plus des bons du trésor US comme elle le faisait par le passé.
Nous avons vu ces derniers mois que ces deux pays achètent, via leur banque centrale, de l’or en masse. Ainsi, au troisième trimestre 2014, les achats d’or Russes (55 tonnes) représentaient plus de la moitié des achats de toutes les banques centrales (la Chine ne communiquant pas le montant de ces achats).
Les achats Russes suivent étrangement les ventes de gaz et de pétrole… Il semblerait que Poutine accepte les dollars américain seulement pour les revendre directement contre de l’or physique.
Les conditions actuelles (prix de l’or manipulé à la baisse et le pouvoir d’achat du dollar augmenté artificiellement), sont particulièrement adéquates pour ces achats d’or.
La question est de savoir quelle sera la prochaine étape, lorsque tout l’or aura été déplacé dans les coffres des banques centrales des BRICS.
De moyen ultime de paiement et de réserve de valeur, le dollar, par les actions conjointes de Moscou et de Pékin, est en train d’être réduit à un simple moyen de paiement. Les pays des BRICS, qui détiennent des ressources essentielles pour nos sociétés (matière première russe et marchandises chinoises), semblent vouloir imposer un système monétaire où le dollar n’aura plus son rôle privilégié. Sera t’il remplacé par un actif dénationalisé et dépolitisé comme l’or ?
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