Au cours des derniers jours, l’or est reparti à la baisse. Mardi dernier, le prix de l’or a chuté de 42 dollars par once (-3,3), la plus forte baisse en valeur sur une seule journée depuis près de trois ans.
Est-ce que cela signifie que l’or a repris sa tendance baissière à long terme depuis son plus haut à 1923 dollars l’once en 2011 ? Certains analystes prédisent que le prix de l’or va encore chuter de 20% ou plus avant de se stabiliser.
C’est certainement ce que voudraient nous faire croire les banques centrales et les gouvernements. Mais les personnes plus riches au monde n’investissent pas ainsi, ni les banques centrales elles-mêmes.
Le milliardaire George Soros, par exemple, a récemment vendu des actions pour acheter de l’or et des actions de sociétés minières aurifères. Les banques centrales achètent de l’or au rythme le plus rapide depuis des décennies, elles ont ajouté près de 500 tonnes d’or à leurs coffres en 2015. Le rythme a augmenté en 2016; la demande des banques centrales au cours des trois premiers mois a grimpé de 28% par rapport à l’année précédente.
Une bonne raison pour les gens d’accumuler de l’or est l’absence d’autres bonnes options.
Prenez les comptes bancaires, par exemple. Lorsque vous déposez de l’argent sur votre compte bancaire, d’un point de vue juridique, ce n’est plus votre argent. Vous devenez un créancier non-garanti titulaire d’une reconnaissance de dette (IOU).
Il n’y a pas si longtemps, vous pouviez gagner 5% ou plus avec les comptes bancaires aux États-Unis, ce qui compensait une partie de ce risque. Mais plus maintenant. Aujourd’hui, vous seriez chanceux de gagner 0,01%. Dans certains pays, l’argent en dépôt dans une banque rapporte un taux d’intérêt négatif.
Vous confiez votre argent à une banque pour qu’elle le garde, vous perdez la propriété légale de celui-ci et payez la banque pour qu’elle ait le droit de le conserver.
Mais l’argent que vous déposez dans une banque est-il sûr ? Pas certain du tout. Aux États-Unis, les cinq plus grandes banques ont un ratio de capital de 6% seulement. Si les déposants de ces banques réclament leur argent, ces banques pourraient rembourser seulement 6% en dollar avant de manquer de fonds.
Bien sûr, il y a toujours l’assurance des dépôts. Aux États-Unis, la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) garantit les dépôts bancaires jusqu’à 250 000 $ en cas de pertes liées à l’insolvabilité des banques. Mais pour chaque 100$ en dépôt, la FDIC détient seulement 1,15$ avec lequel soutenir.
La sécurité de vos dépôts bancaires ne vous inquiète pas ?
Ensuite, il y a le phénomène de renflouement interne (bail-in), apparu en 2013 lors de l’effondrement bancaire à Chypre. Certains déposants « non assurés » ont récupéré la moitié de leur argent. Dans une autre banque, les clients n’ont jamais récupéré le montant « assuré ».
Les milliardaires et les banques centrales ont évidemment aussi acheté des obligations. Ces titres au moins ne peuvent pas être renfloués en interne. Mais il y a une raison pour laquelle mon collègue Doug Casey appelle ces obligations des « instruments de confiscation garantie. »
Premièrement, les taux d’intérêt sont au plus bas depuis au moins 5000 ans. En effet, plus de 13 milliards de dollars en obligations à taux d’intérêt négatifs sont maintenant ballottés à travers le système financier mondial. Une augmentation de seulement 0,1% des taux d’intérêt pourrait entraîner des pertes de 1 milliards de dollars dans les portefeuilles d’obligations.
Deuxièmement, la qualité des émetteurs d’obligations a fortement diminué au cours des dernières années. C’est particulièrement vrai pour les obligations d’État. Par exemple, la firme Fitch a déclassé 15 pays dans la première moitié de 2016. Comparé au précédent record de 20 déclassements sur l’ensemble de l’année 2011.
Et le marché boursier ? Alors que les actions américaines se négocient proche des niveaux records, les plus gros investisseurs, durant les dernières années, ont fuient les actions à un rythme élevé. Les investisseurs ont déversé plus de 150 milliards de dollars dans des fonds communs de placement depuis début 2016. Cela représente plus de deux fois le montant de 2015 et le montant le plus important sur une année depuis 2008. Comme je l’ai mentionné ci-dessus, le milliardaire Soros a récemment placé un énorme pari sur une chute libre des cours de la bourse américaine.
Reste les actifs physiques – comme l’immobilier, les collections et l’or bien sûr. Tous ces biens ont une place dans votre portefeuille, parce qu’ils ont une valeur intrinsèque et ne peuvent subir de ‘bail in’.
Seul l’or a un historique de 5000 ans dans la préservation de richesse. En effet, la première dynastie égyptienne en 3100 av. J.-C désignait l’or dans son code pénal. La Bible mentionne l’or plus de 400 fois et fait référence à l’or comme la monnaie.
Aujourd’hui, il y a une autre raison importante pour laquelle les milliardaires se tournent vers l’or : la vie privée. Contrairement à la plupart des autres actifs financiers, il est possible de stocker l’or de façon privée – dans certains cas, même de façon anonyme. Et contrairement à des comptes bancaires ou des titres étrangers, les contribuables américains peuvent encore stocker, en offshore, certaines formes d’or sans avoir besoin de le signaler à l’Oncle Sam. Cela explique peut-être pourquoi, lors des six premiers mois de 2016, près de 1400 tonnes d’or, d’une valeur de 40 milliards de dollars, ont été importées en Suisse.
En Autriche, juste à côté de la Suisse, vous pouvez réellement stocker l’or anonymement dans 2 coffres privés. Par anonyme, je veux dire que vous pouvez débuter votre partenariat avec l’un de ces coffres en vous identifiant comme Wonder Woman, Jason Bourne, Morpheus, ou un autre nom de votre choix. Il n’y a pas besoin de présenter un passeport ou de fournir une pièce d’identité. Vous payez simplement votre coffre-fort, choisissez un mot de passe et c’est parti. Si vous ne souhaitez pas laisser de traces avec des factures papiers, vous pouvez payer jusqu’à cinq ans à l’avance.
Même un petit espace dans l’un de ces coffres pourrait détenir plus de 1 million de dollars en pièces d’or. Si vous êtes un citoyen américain, vous pouvez ne pas signaler son existence – ou la valeur qu’il représente – à votre ami Big Brother, l’IRS.
Cet avantage primordiale de l’anonymat ne plaît pas aux autorités. L’an dernier, le Groupe d’Action Financière (GAFI), qui prône le développement et la promotion des politiques de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, a averti que l’or est utilisé par des criminels et des terroristes pour blanchir de l’argent.
Malheureusement, c’est probablement juste une question de temps avant que les gouvernements ne sévissent sur le stockage anonyme de l’or. Mais même si cela se produit, l’or conservera sa valeur intrinsèque et servira d’une alternative incroyablement utile par rapport aux investissements plus traditionnels. Surtout, vous n’avez pas besoin d’être un milliardaire pour en posséder – même de façon anonyme.
Source :https://www.nestmann.com/why-billionaires-are-buying-gold
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