Trois décennies après le fiasco des contrats d’or négociés à la bourse de Londres, ils sont de retour.
Le London Metal Exchange, ainsi que le World Gold Council , un groupe de banques et des sociétés de négoce, lancent une nouvelle série de produits, regroupés sous le titre de « LMEprecious », qui comprendra des contrats au comptant (dits « spot »), des contrats à terme quotidiens et mensuels ainsi que des contrats d’options et d’opérations mixtes (« calendar spread ») sur l’or et l’argent durant la première moitié de l’année prochaine, et plus tard sur le platine et palladium, selon une déclaration commune.
Le LME se déplace vers l’or pour capter une partie du marché de l’or londonien de gré à gré de 5 mille milliards de dollars, alors que les régulateurs poussent à plus de régulation sur les échanges de matières premières.
La précédente tentative du LME dans le commerce de l’or a duré trois ans avec le London Gold Futures Market, qui avait dû fermer en 1985 en raison d’un manque d’investisseurs locaux et d’intérêt des spéculateurs.
Liquidité et transparence
« La liquidité a chuté à Londres, à un point qui est malsain, et la raviver apparaissait d’une importance cruciale » dit Aram Shishmanian, le directeur général du World Gold Council dans une interview. « Cela permettra d’accroître la transparence et de répondre aux évolutions réglementaires, non seulement en étant réactif, mais en anticipant ce qui viendra. »
Cette année, l’or a augmenté d’environ 25% à 1 330 $ l’once, soit la plus forte première moitié d’année depuis 1973, après trois années de baisse.
Cinq banques internationales sont de la partie, toutes copropriétaires de LMEprecious, qui seront « apporteurs de liquidité ». Parmi elles, deux françaises, Natixis et Société Générale, côtoieront Goldman Sachs, ICBC Standard Bank et Morgan Stanley, ainsi qu’une société britannique d’investissement pour compte propre, OSTC.
Les transactions des produits du LMEprecious seront encadrées de façon centralisée par la chambre de compensation du London Metal Exchange, le LME Clear. La livraison physique aura lieu à Londres. L’or se négociera sur la base du lingot London good-delivery qui a 99,5% de pureté et est en lots de 100 onces, tandis que l’argent va s’échanger en lot de 5000 onces avec des barres de 99,9% de pureté.
Partenariat industriel
« C’est un partenariat avec l’industrie », a déclaré Garry Jones, directeur général de LME. « Le LME a déjà une infrastructure de marché, c’est donc un choix naturel, mais plus important encore, toutes les banques spécialisées (bullion banks) sont déjà connectées à notre chambre de compensation. »
Le but est de ne pas changer la façon dont l’or se négocie à Londres, mais plutôt d’ajouter une autre couche de négociation : « LMEprecious ouvre des opportunités de négociation pour les membres existants du LME et leurs clients, ainsi que pour les nouveaux participants souhaitant tirer avantage d’échanges de métaux précieux optimisés », a-t-il ajouté.
« Nous avons eu des discussions importantes avec beaucoup de participants du marché », a déclaré Jones. « Ceci est la première fois que quelqu’un aborde la question de la compensation. Les gens négocient déjà des contrats à terme, mais le fait que de tout trader dans un seul « pool de trading » nous permet d’être confiants pour l’avenir ».
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