Article écrit par Egon von Greyerz
Nous nous approchons de 2014, une année où il y aura des changements majeurs et où la marée va commencer à monter sur l’économie mondiale. Vu que nous parlons de la fin d’une époque majeure, cette marée qui nous emportera sera très puissante. Alors, j’ai pensé à certaines choses que les investisseurs ne doivent pas faire en 2014…
Ne détenez pas de grandes quantités d’argent cash. Soit votre banque ne survivra pas, soit qu’il y aura un bail-in par lequel les investisseurs perdront la majeure partie de leurs fonds. Ne faites pas l’erreur de penser que certaines banques sont supérieures : Même s’il est vrai que toutes les banques ne feront pas faillite simultanément. Les banques les plus exposées dureront plus longtemps que les autres parce que les gouvernements ne les laisseront pas faire défaut.
Prenez l’exemple de Deutsche Bank, de Barclays et de Bank of America : même si leurs bilans sont très faibles, les gouvernements ne les laisseront pas tomber avant la toute fin, car elles sont too big to fail. Alors, il y aura des bail-ins, et ces grosses banques seront les dernières à tomber. Mais les petites banques ne seront pas sauvées.
Il faut se rappeler que tout le système bancaire est inter-connecté et que, de ce fait, toutes les banques sont exposées. Une banque à Singapour ou à Hong Kong peut posséder des dollars dans une banque américaine ou dans une transaction forex avec une banque américaine, alors tout le système est inter-connecté.
Une autre chose à ne pas faire : ne détenez pas d’obligations, surtout celles du Trésor américain. Pourquoi? Parce que le gouvernement américain est en faillite. Ces 32 dernières années, la dette des États-Unis a été multipliée par 17, alors que les revenus de taxes et impôts n’ont grimpé que de 2,5 fois. Et, lors de ces 32 années, il n’y a jamais eu d’excédent. Pas une seule fois.
Alors, comment peut-on croire que la dette des États-Unis puisse être repayée avec de l’argent réel? Laissez-moi vous dire qu’elle ne le pourra pas. Deux scénarios sont possibles : une dépression hyperinflationniste dans laquelle le dollar sera totalement détruit, ou laisser les banques s’effondrer. Ce qui signifierait plusieurs faillites et la fin du système financier, tel que nous le connaissons. La réalité est que les banques centrales imprimeront autant de monnaie qu’elles le pourront, mais, dans les deux scénarios, l’or sera considéré comme la seule monnaie, ou le seul moyen d’échange fiable.
La chose suivante à ne pas faire : ne détenez pas de monnaie papier, surtout pas des dollars US. Le règne du dollar US comme monnaie de réserve internationale s’achève. Ce sera la fin d’une expérience centenaire d’interférence des gouvernements et des banques centrales dans l’économie, une interférence qui s’est avérée être un échec total.
Nous savons que le dollar a perdu 98% de son pouvoir d’achat depuis 1913. Depuis 1971, alors que Nixon a fait le geste désespéré de ne plus adosser le dollar sur l’or, l’effondrement du dollar s’est accéléré grandement. Le dollar a ainsi perdu 80% de sa valeur vis-à-vis du franc suisse, depuis 1971. Le Dow Jones a grimpé de 18 fois, mesuré en dollars, depuis 1971, mais si vous mesurez le Dow en francs suisses, il n’a grimpé que de quatre fois.
Une autre chose à ne pas faire : ne détenez pas d’actions en Bourse. La Bourse américaine et la plupart des autres marchés d’actions sont à la fin d’un marché haussier à long terme, et cela se terminera par un marché baissier massif. La bulle dans les actions, causée par la dette, va bientôt exploser. Nous verrons peut-être une dernière poussée à la hausse mais, après, cela sera fini pour très longtemps.
Il y a plusieurs signaux d’alarme pour les actions. Aujourd’hui, il y a quatre fois plus de bulls que de bears à la bourse américaine. Il n’y a que 14% de bears. La dernière fois que nous avons vu cela était en 1987, tout juste avant le krach. Aussi, la dette sur marge aux États-Unis se situe à un record de 2,5 fois le PIB.
Si vous regardez le ratio Prix/Bénéfice de Schiller (Schiller P/E Index), il se trouve au même niveau qu’en 1973, tout juste avant que la bourse ne s’effondre de 50%. Donc, les actions seront de très mauvais investissements en 2014 et au-delà. Les seules exceptions seront les actions des minières de métaux précieux, qui sont massivement sur-vendues et qui devraient effectuer un retour spectaculaire.
Une autre chose à ne pas faire : ne vous endettez pas et n’abusez pas de l’effet de levier. Dans un scénario hyperinflationniste, les taux d’intérêt vont s’envoler et il sera très coûteux d’entretenir cette dette. Aussi, il y a un risque que les banques indexent les dettes et qu’ainsi les débiteurs ne puissent profiter de l’inflation. Cela est arrivé dans plusieurs pays par le passé.
Et finalement, évitez les risques de contrepartie, car plusieurs de ces contreparties feront faillite. Donc, il faut éliminer toute contrepartie. Évidemment, il y a plusieurs autres choses à ne pas faire, mais si les investisseurs s’en tiennent à celles que j’ai mentionnées, ils pourront éviter la ruine.
Qu’en est-il des choses à faire? Les métaux précieux viennent en tête de liste. Ce qui se passe maintenant est que les entités commerciales se positionnent à long terme sur les métaux. Récemment, les bullion banks ont ajouté plus de 100 tonnes à leurs stocks. Les quatre grandes banques américaines ont une position longue sur 180 tonnes d’or, et les producteurs, sur 37 tonnes. Ces montants sont incroyablement significatifs. Juste la semaine dernière, le Shanghai Exchange a reçu 54 tonnes d’or. Cela représente environ $2 milliards en or. Si vous annualisez cela, c’est 2,800 tonnes, ce qui dépasse évidemment la production annuelle mondiale d’or.
Selon moi, la correction de l’or et de l’argent est terminée, comme je l’ai souligné la semaine dernière. Les mouvements en dents de scie que nous avons vus cette semaine sont typiques d’un tournant majeur. J’entrevois de nouveaux pics pour l’or et l’argent en 2014, avec l’or autour de $2,000 et l’argent bien au-dessus de $50.
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