La question de la vérification de la pureté de l’or suscite de l’intérêt depuis des millénaires, avec des méthodes de plus en plus précises au fil du temps. Toutefois, malgré ces avancées, l’industrie de l’or repose encore largement sur la confiance et la réputation.
La légende raconte que le mathématicien grec Archimède a découvert une méthode pour tester la pureté de l’or en se baignant. Le roi de Syracuse avait chargé Archimède de déterminer si une couronne d’or était faite de métal pur ou si elle contenait des impuretés mélangées par un orfèvre malhonnête. En réfléchissant à la question, Archimède avait remarqué que le niveau de l’eau augmentait lorsqu’il entrait dans la baignoire. Il a ensuite réalisé qu’il pouvait mesurer le volume de la couronne en l’immergeant dans l’eau, puis utiliser sa densité pour déterminer sa pureté. Tout excité, il se précipita dans la rue en s’exclamant « eurêka ! » ou « j’ai trouvé ! ».
Bien que l’exactitude du récit et la méthode spécifique qu’Archimède aurait pu employer soient contestées, l’essentiel de l’histoire correspond aux principes qu’Archimède a énoncés dans son Traité des Corps flottants.
Malgré son ingéniosité, la méthode d’Archimède n’est pas utilisée dans l’industrie aurifère moderne. Les méthodes les plus courantes sont l’essai pyrognostique, la fluorescence X et la spectrométrie de masse avec plasma à couplage inductif (ICP-MS). L’essai pyrognostique est la méthode traditionnelle utilisée pour poinçonner les bijoux et tester la qualité du minerai dans les mines d’or. Cependant, il s’agit d’une méthode destructive qui n’aurait pas fonctionné pour Archimède. Avec cette méthode, une petite quantité de métal est prélevée sur l’objet testé, mélangée à divers produits chimiques et fondue dans un four ou un creuset.
Le but du processus est d’extraire uniquement l’or, en laissant tous les autres éléments. En comparant le poids de l’échantillon original avec le poids de l’or obtenu, on peut calculer sa pureté. Cependant, la méthode de pyroanalyse ne détermine que la quantité d’or présente et ne fournit aucune information sur les autres éléments qui peuvent se trouver dans l’échantillon. En revanche, la fluorescence X est une méthode non destructive couramment utilisée. Elle consiste à envoyer des rayons X sur l’échantillon, de sorte que ses atomes émettent des rayons X de différentes longueurs d’onde. Ces longueurs d’onde peuvent être analysées pour déterminer la composition de l’échantillon, y compris la quantité d’or, d’argent, de cuivre et d’autres éléments.
Pour obtenir des résultats plus précis, il est possible de recourir à différents tests complexes. En Australie, la méthode la plus précise est la spectrométrie de masse à plasma inductif (ICP-MS). Cette technique consiste à vaporiser un échantillon et à mesurer le poids de ses atomes individuels pour déterminer sa composition avec une précision de l’ordre du milliardième. Il s’agit toutefois d’un procédé coûteux et spécialisé qui n’est pas adapté pour tester les bijoux. Il est plutôt utilisé par les scientifiques ou les sociétés minières qui ont besoin de données très précises sur la composition de leurs échantillons. Ce type de test est généralement réservé aux situations qui exigent une précision extrême ou lorsqu’il est nécessaire d’enquêter sur des échantillons suspects.
On ne saurait trop insister sur l’importance de la confiance dans le secteur de l’or. Malgré l’existence de diverses méthodes d’essai, la plupart des acheteurs d’or ne les utilisent pas. Ils se fient plutôt à la réputation du vendeur. Lorsqu’un vendeur réputé affirme que son or est pur à 99,99 %, les acheteurs ont tendance à le croire et ne ressentent pas le besoin de tester chaque pièce ou barre qu’ils achètent.