Vous vous souvenez de Stanley Druckenmiller ? Le géant des fonds spéculatifs qui a liquidé ses positions sur l’or la veille de l’élection de Donald Trump ?
Eh ben, Druckenmiller est à nouveau optimiste pour le métal jaune, une nouvelle importante pour les investisseurs qui parient sur le fait que le Dow Jones, du S&P 500 et du NASDAQ maintiendront leur altitude de croisière en territoire record.
Dans une interview accordée à Bloomberg ce mardi, Druckenmiller a révelé s’être repositionné sur l’or en décembre et en janvier. Sa logique est assez simple : « Je voulais acheter une devise, or aucun pays ne semble vouloir renforcer sa monnaie. L’or baissait fortement, j’en ai acheté. »
L’or, qui est perçu comme une valeur refuge dont le cours fluctue dans la direction opposée des actions, s’est récemment repris. Les contrats à terme sur l’or ont grimpé de 2,8 % en février et sont en hausse d’environ 7,9 % depuis le début de l’année, d’après FactSet. Les contrats sur l’or d’avril sont à leur plus haut niveau depuis le 10 novembre. En comparaison, le S&P 500 a progressé de seulement 0,7 % en février, et de 2,5 % depuis le début de l’année. Le Dow est monté de 1% depuis le début du mois de février, puis de 1,5 % depuis le 1er janvier. Seul le NASDAQ, en hausse de 1,2 % en février et de 5,6 % depuis le début de l’année, se rapproche de la performance de l’or.
La victoire de Trump a réveillé les « esprits animaux » et a dopé les marchés actions, suite notamment aux promesses de mise en place de mesures favorables aux affaires. Cependant, les marchés actions, qui ont basculé en territoire record au cours des dernières séances, évoluent désormais en dents de scie à cause de la confusion entourant le programme législatif du président. Cela comprend sa capacité à accorder la priorité aux réductions d’impôt au dépends des ordonnances exécutoires controversées interdisant l’accès au territoire américain aux ressortissants de sept pays musulmans.
La hausse du cours l’or en parallèle avec les actions est anormale. Mais le métal jaune est soutenu par un certain nombre de facteurs.
Les attentes d’inflation augmentent, alors que l’or est souvent utilisé comme couverture contre l’inflation, ou une hausse des prix. La faiblesse du dollar a également bénéficié aux prix des métaux établis en dollars, ce qui a tendance à attirer l’intérêt des acheteurs utilisant d’autres devises.
Le dollar, mesuré par le ICE U.S. Dollar DXY, est en baisse d’environ 2% depuis le début de l’année, après avoir atteint un sommet de plus de 14 ans au début de janvier.
Simultanément, les taux d’intérêt ont baissé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans est de 2,349 %, un plus bas de trois semaines. Le rétrécissement des rendements peut réduire les coûts d’opportunité de posséder des actifs avec des rendements plus élevés étant donné que les métaux n’offrent pas de rendement.
Les incertitudes politiques, comme les élections en France et dans d’autres pays européens, menacent la stabilité de la zone euro et ont également joué un rôle dans la hausse de l’or, qui se comporte bien en périodes de confusion et de remous.
La leçon à retenir : Un investisseur comme Stanley Druckenmiller n’a probablement pas mis tous ses œufs dans le même panier. Son interview pour Bloomberg ne révèle par la composition intégrale de son portefeuille, mais cela vaut la peine de noter que des professionnels comme Druckenmiller utilisent les matières premières pour couvrir leurs autres investissements. Comme démontré auparavant, il se pourrait qu’il ne reste pas haussier sur l’or à le long terme.
Mais si Druckenmiller avait vraiment voulu parier à court terme sur les métaux précieux, il aurait investi sur l’argent, le petit frère de l’or. La performance des contrats à terme sur l’argent dépasse l’or et les actions, et sont aujourd’hui en hausse de 11,2% depuis le début de l’année. Le principal ETF argent, l’iShares Silver Trust, est également en hausse de presque 12 % depuis le début de l’année alors que sa contrepartie or, le GLD, a progressé de 7,8 %.
Source : MarketWatch
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