Il est indispensable d’assimiler le fonctionnement du système monétaire actuel pour comprendre d’où vient cette inflation permanente qui ronge le pouvoir d’achat des monnaies « papiers » (euro, dollar, yen etc).
Sans rentrer dans des explications trop techniques, voici un résumé :
Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, la monnaie n’est pas créée par les gouvernements. La monnaie est créée via des banques privées quand celles-ci émettent des prêts, selon le système de réserves fractionnaires.
Une banque crée de l’argent lorsqu’elle fait un prêt. Elle crée cet argent à partir d’une très faible réserve monétaire qu’elle démultiplie : la banque peut créer 9 euros de prêts pour 1 euro de réserve qu’elle possède réellement. Donc 9 euros sont créés à partir de (quasiment) rien.
La banque crée l’argent en échange de la promesse de remboursement de l’emprunteur. Cet argent est prêté avec intérêts. L’argent représente directement de la dette. L’argent n’existait pas dans les réserves de la banque, il a été créé.
Tout l’argent en circulation aujourd’hui a été créé via ce mécanisme. Sur la totalité de l’argent en circulation aujourd’hui, des intérêts sont dus.
Donc il y a moins d’argent dans le système (prêt) que ce qui est dû (prêt + intérêts).
Ce système oblige les banques à une création monétaire permanente, une fuite en avant, via de nouveaux prêts, afin que les intérêts de la dette soient payés.
Une banque privée ne gagne pas d’argent si elle n’accorde pas de prêts.
Il n’est pas difficile de comprendre que ce système monétaire porte en lui les germes de sa propre destruction : il est mathématiquement impossible de rembourser la totalité des dettes. Quand vous détenez un billet, vous détenez en réalité de la dette.
Il n’y a pas de possibilité de remboursement des dettes sans de nouveaux emprunts contractés auprès de banques privées, car il n’y a pas suffisamment d’argent dans le système.
Les États s’endettent également auprès de banques privées. Les banques centrales ont abandonné aux banques privées le droit et le pouvoir d’émettre la monnaie.
Les intérêts de la dette de presque tous les États sont payés à des banques ou investisseurs privés.
Aujourd’hui, la majeure partie des impôts en France servent uniquement à une chose : rembourser les intérêts de la dette.
D’où vient l’inflation ?
Revenons au système de réserves fractionnaires.
En règle générale, les banques doivent respecter un taux de réserve de 10%.
Une banque possédant, via les dépôts de ses clients, 1000 euros en réserve peut, suivant ce concept, prêter 9000 euros (avec intérêts) à des clients emprunteurs.
Ces 9000 euros prêtés à un client pour l’achat d’une voiture par exemple, se retrouvent après la vente, sur le compte bancaire du vendeur de la voiture.
La banque du vendeur de la voiture va pouvoir à son tour prêter 900% des 9000 euros en dépôt (soit 81 000 euros) à d’autres clients avec intérêts.
Et ainsi de suite, de banque en banque, ce qui assure une création monétaire permanente et augmente la quantité d’argent en circulation dans l’économie qui se répand sur une même quantité de biens de consommation disponibles. C’est de là que vient l’inflation : une augmentation de la quantité de monnaie en circulation qui entraîne une perte de pouvoir d’achat de cette monnaie.
Plus un bien existe en quantité importante, moins il a de valeur ; c’est la même chose pour la monnaie.
La quantité d’argent en circulation dans l’économie dépend de la capacité et de la volonté des banques privées à accorder des prêts. Si les banques n’accordent plus de crédit, elles ne collectent plus d’intérêts donc ne gagnent plus d’argent. Le système s’écroule, l’argent devient rare, ce qui rend encore plus difficile pour les emprunteurs de « trouver » l’argent nécessaire au remboursement de leur dette. Les défauts de remboursement et faillites augmentent.
Conclusion
La monnaie que vous détenez représente de la dette. Elle n’est plus, depuis la fin du « standard Or » en août 1971, convertible en un actif tangible : l’or.
Vous détenez de l’argent « papier » qui n’a de valeur tant que les individus ont confiance dans le système monétaire. Ou plutôt, tant qu’ils ne le comprennent pas bien.
Avant 1971, toute monnaie en circulation était convertible en or. Les banques ne pouvaient créer plus de monnaie/billets que ce qu’ils avaient de réserve d’or. C’était un frein très efficace à la création monétaire exponentielle et donc à l’inflation.
L’or évolue dorénavant à l’inverse du dollar : quand le billet vert se déprécie, le métal jaune devient mécaniquement plus abordable pour les investisseurs et consommateurs munis d’autres devises, et vice versa.
Un retour à un étalon-or, à des monnaies à nouveau convertibles en or, permettrait de revenir à un système monétaire plus stable. Les épargnants n’auraient pas à se soucier de la perte de leur pouvoir d’achat.
« L’ordre ne sera rétabli dans la vie économique que lorsque le désordre monétaire aura pris fin, grâce au retour à l’étalon-or. Rien ne serait plus simple. Pour que l’étalon-or fonctionne à nouveau sans accrocs, il suffit que les gouvernements s’abstiennent à l’avenir de toute tentative de couvrir une partie du déficit par de nouvelles émissions de monnaie-papier, ou de stimuler artificiellement l’activité économique par un élargissement du crédit. » Ludwig von Mises.
Étant donné l’état de mort clinique du système monétaire et l’impasse dans lequel il nous a amené (car condamné dès sa création), il est fort probable qu’un nouveau système monétaire basé sur une monnaie de réserve internationale convertible en or soit mis en place dans les prochaines années.
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