Alors que la guerre pour l’or fait rage, l’un des vétérans les plus respectés du marché de l’or s’est exprimé au sujet du cartel des banques centrales occidentales. Ce cartel, qui a plafonné le prix de l’or depuis plus d’une décennie, est sur le point de s’effondrer.
La bataille pour l’or à 1200$ est vraiment en train de s’envenimer. Les détenteurs de positions short (positions vendeuses) ont fixé une limite, et les efforts déployés pour plafonner le prix de l’or sont évidents.
D’abord, il y a les hedge funds et les spéculateurs qui ont des positions short sur l’or. Ils veulent fermer leurs positions avec le maximum de profits possibles. Donc, ils défendent leurs positions en augmentant leurs ventes à découvert, dans l’espoir d’obtenir des prix plus bas, ce qui explique en partie pourquoi les positions ouvertes sur le COMEX sont à la hausse même si le prix de l’or a augmenté ces dernières semaines.
Mais ceux qui sont toujours short regrettent probablement de ne pas s’être couverts lorsque l’or était moins cher de 60 $. Puis il y a les planificateurs centraux qui sont short et luttent contre la hausse du prix de l’or en vendant encore plus de promesses de payer l’or à l’avenir. Mais, fait intéressant, il y a des banques centrales et des fonds souverains dans l’autre camp qui ont acheté de l’or papier mais qui demanderont la livraison. Il y a également des acheteurs institutionnels dans ce groupe.
Que ce soient des acteurs publics ou privés, ils sont dans le même bateau. Tout ce qu’ils détiennent, ce sont des papiers leur promettant de recevoir du métal physique. Désormais, ce groupe devient de plus en plus agressif quand il s’agit de prendre livraison. Ils ne veulent pas un règlement en espèces – ils veulent du métal physique.
Ce groupe fait beaucoup d’efforts pour mettre la main sur le métal physique avant la fin de l’année. Ces institutions pourront ainsi indiquer dans les comptes au 31 décembre, quand elles feront leur rapport annuel, qu’elles possèdent du métal physique et pas seulement des promesses papier.
Il me semble que les demandes de livraison physique de ce groupe vont préparer le terrain pour des prix de l’or plus élevés en fin d’année. Seul un prix plus élevé peut mettre fin à la faible disponibilité du métal physique à un prix inférieur à $ 1200.
Les mines ne peuvent pas augmenter la production de métal du jour au lendemain. Le métal nécessaire pour ramener l’offre et la demande à l’équilibre et éliminer la backwardation peut uniquement provenir des stocks déjà extraits. Ce qui est important, après une correction des prix de trois ans, est que ce métal appartient à des mains fortes. Seul un prix plus élevé pourrait inciter ces propriétaires de métaux physiques à vendre pour détenir des monnaies nationales à la place.
Il y a bien entendu une exception aux mains fortes qui possèdent le stock existant. Ce sont les planificateurs centraux qui continuent à vider les coffres des banques centrales dans une vaine tentative d’échapper à la réalité. Bien qu’occasionnellement ils gagnent une bataille ou deux, ils sont en train de perdre la guerre.
Aujourd’hui, les planificateurs centraux ont remporté une bataille mineure en réussissant à maintenir le cours de l’or en dessous de 1200 $ pour l’expiration des options du COMEX. C’est toujours la même rengaine lorsqu’on approche cette date. Ce plafonnement pourrait perdurer encore quelques jours, car des options doivent encore expirer dans les jours qui viennent à Londres et ailleurs.
Les bullion banks qui ont vendu à 1200$ feront tout ce qu’elles peuvent pour que les options expirent cette semaine «out of the money» (une option est « out of the money » lorsque la valeur du marché du sous-jacent est inférieure au prix d’exercice). Mais chaque réaction à une réaction opposée, et nous en voyons clairement le rejet à Londres.
Même si le prix de l’or a augmenté de plus de 60 dollars depuis le bas à 1130$ touché ce mois-ci, non seulement la backwardation a perduré, mais elle s’est même aggravée pour toucher les livraisons à 6 mois, à des niveaux jamais vu auparavant. Nous sommes en territoire inconnu.
Les institutions qui convertissent leur or papier en or physique sont des mains fortes et sont insensibles à la hausse des prix. Ils ont bloqué un prix de livraison au moment d’acheter leur contrat papier et maintiennent la pression sur les bullion bankers pour en exiger la livraison même si il n’y a pas assez de métal disponible.
Mais au lieu de voir le prix de l’or monter pour corriger ce déséquilibre, ce plafonnement du prix par un planificateur central a causé une backwardation plus importante. Les planificateurs centraux sont également à l’origine des appels téléphoniques effrénés pour essayer de localiser des quantités importantes de métal physique. La situation est sur le point de devenir affolante.
Une seule conclusion s’impose au vu de la situation exceptionnelle à laquelle nous assistons : il s’agit d’un moment historique dont les conséquences sont claires. Les banques centrales à la tête de ce cartel bancaire, qui a plafonné depuis plus d’une décennie le prix de l’or, va s’effondrer, exactement lorsque le London Gold Pool s’est écroulé en 1968 après des années à tenter de plafonner l’or à 35 $ l’once. Il est impossible de prédire quand cet effondrement se produira, mais les signes sont là.
Vu la backwardation actuelle et les circonstances, décembre pourrait être un mois décisif, comme fut le mois de mars 1968, qui fut l’élément déclencheur du grand marché haussier de l’or des années 70.
Source : KingWorldNews
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