Fin 2012, Zero Hedge a publié une série de rapports, dans lesquels était démontré, sans ambiguïté, que non seulement l’or de la Bundesbank détenu hors du pays pourrait être fortement « dilué » (lire ici, ici, ici, et ici) mais qu’à au moins une occasion, la Fed et la Banque d’Angleterre auraient comploté contre la Bundesbank en lui retournant de l’or de mauvaise qualité. La banque centrale Allemande a surpris tout le monde, début janvier 2013, en annonçant qu’elle rapatrierait 300 tonnes de son or détenu à New York et la totalité de ses 374 tonnes d’or détenu à Paris. Mais cette demande de livraison de la Bundesbank n’est rien en comparaison au changement de cap du Financial Times, ce bastion de la « monnaie » fiduciaire, dans lequel on se moque du monde de l’or en le ridiculisant, tout en traitant ceux qui observent les manigances quotidiennes dans le marché de l’or d’adeptes de la « théorie du complot » : ils ont finalement écrit les mots magiques « Prenez exemple sur la Bundesbank et exigez la livraison pour le vrai prix de l’or », en ajoutant que « un jour, les ficelles qui retiennent cet or de pixels peuvent lâcher, entraînant des conséquences potentiellement catastrophiques ».
En d’autres mots, c’est exactement ce que nous disons depuis le début.
Bienvenue dans le club de la « théorie du complot », les amis.
Selon Neil Collins, du Financial Times : « Prenez exemple sur la Bundesbank et exigez la livraison de votre or, pour son vrai prix : Un jour, les liens qui unissent la matière première elle-même et la manière dont elle est échangée se rompront:
Il y a un an, la Bundesbank a annoncé qu’elle souhaitait rapatrier 700 tonnes de son or détenu à Paris et New York. Même si deux gros avions auraient pu suffire à ce transport trans-atlantique, cela faisait sens, du point de vue de la sécurité, de transférer la marchandise en plusieurs petits envois. Il est devenu apparent, ensuite, jusqu’à quel point ces envois seraient petits et combien de temps cela prendrait.
Le mois dernier, Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, a admis que seulement 37 tonnes étaient arrivées à Francfort. Le délai original de fin du transfert en 2020 était déjà assez long, mais à ce rythme, cela devrait prendre vingt ans pour cette simple opération… Peut-être pas si simple. Pendant qu’il attend la livraison, Weidmann est le bienvenu pour venir voir les lingots dans les coffres de la Réserve fédérale, mais la question est : à qui appartiennent ces lingots?
Dans ce type de fraude, on vous dit : « Regardez, là, c’est votre cochon, là-bas, dans la boue ». Cela fonctionne jusqu’à ce que tout le monde veuille partir avec son cochon, ce qui explique pourquoi la demande de la Bundesbank, l’an dernier, a causé un tel émoi. Après tout, personne ne sait s’il y a vraiment 260 millions d’onces d’or à Fort Knox, parce que le gouvernement américain n’a jamais voulu y laisser entrer les auditeurs.
Le problème de livraison de la Fed constitue un autre type de « cochon ». Le marché de l’or est bien plus qu’un simple échange de monnaie papier contre du métal. Certes, le métal lui-même ne sert que d’écran. En juin de l’an dernier, le volume moyen d’or échangé à Londres a atteint 29 millions d’onces par jour. Les mines mondiales ne produisent que 90 millions d’onces par an. Le volume des échanges a largement dépassé le volume autorisé.
L’or-papier du London Bullion Market revêt les formes familières que les banquiers ont transformé en machines à faire des profits : les futures, les options, les transactions à effet de levier, les obligations collatérales, les ETF… une tempête d’instruments exotiques, tous soigneusement enregistrés, doublement vérifiés, et audités…
Ou peut-être pas. Les traders de haute voltige trouvent ce travail comptable difficile, et ils préfèrent laisser quelques drones le faire, tout comme ils l’ont fait avec ces instruments monétaires qui ont allumé le feu de la crise bancaire. Les drones vont avoir plein contrôle des traces sur papier, n’est-ce pas? Il y a certainement aucune chance que le petit problème de livraison de la Fed ait quoi que ce soit à voir avec les nombreuses réclamations sur l’or de ses coffres ?
John Hathaway soupçonne que c’est le cas. Il est inquiet de tout ce papier et ces pixels liés à l’or. Il dirige le Tocqueville Gold Fund, et il ne partage pas la quasi-universelle déception des analystes de l’or de Londres qui, l’an dernier, prédisaient un prix moyen de $1,700 pour 2013. Le prix est aujourd’hui de $1,260.
Comme nous l’avons souvent dit dans le passé, prédire le prix est difficile. Mais un jour, les liens qui unissent cet or pixélisé peuvent se briser, entraînant des résultats catastrophiques. Alors, si l’or vous intéresse, au prix bas actuel, apprenez de la Bundesbank et exigez-en la livraison.
Article initialement publié sur ZeroHedge
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